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Je n'ai et de loin pas la tête de mon nom
Je n'ai jamais pu l'ignorer.
Trop de ceci, pas assez de cela,
D'où tu viens et pourquoi t'es là ?
A force, tu veux répondre
Et comprendre toi aussi
Pourquoi tu n'as pas
La tête de ton nom.
Et c'est comme ça que tu te retrouve
A essayer de démêler les chemins
De ceux d'avant toi.
De Damas en Espagne
Des Aurès aux montagnes des Vosges
Du verriers alsaciens aux paysans secs
Et plus noirs qu'une olive
J'ai de tout en moi
Des ligures, des wisigoths et des vikings
Des omeyhades et des almohades
Des ibères et des celtes
Sans doute quelques carthaginois
Trois gouttes juives et une lampée
De romains et de slaves
Coup de pot, je suis née ici,
Aux confluents de tous les courants
Aux finistères de ce monde
Là où, bon gré mal gré,
Toutes les idées, tous les sangs
Sont arrivés un jour.
Alors oui, c'est un foutoir sans nom,
Nous passons plus que d'autres
Notre temps à nous définir
A nous penser
A nous disputer
A nous parler
A nous regarder le nombril aussi
Mais nous le faisons ensemble
Et c'est déjà pas si mal.
A nous maintenant de faire mieux.
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