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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 06:58

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Il y en a toujours un de Baumugnes. Toujours.

Un qui est là quand les grands esprits contemplent leur tristesse ou leur noirceur.

Un qui est là pour ramasser les débris de la fête et nettoyer les restes.

Remettre les choses délicatement à leur place, sans se plaindre,

sans attendre d'être devant. 

 

Souvent il est invisible ou presque. On ne se souvient pas toujours de son nom.

On ne le cherche que lorsque le besoin se fait sentir de recevoir de l'aide.

Puis on l'oublie dans sa simplicité.

La simplicité ne fait pas recette.

Elle manque de panache.

 

Celui de Baumugnes se contente de voir passer le temps sur sa montagne.

Il est heureux et malheureux de la vie des autres.

Il frèmit de peur lorsque nous allons mal et reste là à nous tenir la main.

Sans mots inutiles.

Il avance chaque jour dans son petit chemin, sans public, sans projecteur.

 

Il est facile à moquer avec ses grandes mains si ouvertes.

Son regard si clair que l'ombre n'y trouve place.

Et puis, celui de Baumugnes, c'est pas le genre à défendre son image.

A batailler pour son bout de gloire.

On n'y prête pas plus d'attention qu'à un chien fidèle, sa présence va de soi. 

 

Pourquoi se géner ? Il est là pour porter la traîne, nettoyer la route, écarter les ombres.

Il est là pour payer la livre de chair qu'il n'a pas engagée. 

 

Ceux de Baumugnes restent seuls à la fin et portent le poids de nos renoncements.

De nos ambitions démesurées de fils des dieux.

Nous en avons tous un ou une autour de nous.

Mais il faudrait pour les voir, contempler leurs yeux face à face.

Et nous les prenons si souvent de haut que nos regards glissent, ignorants.

Si loin au-dessus d'eux.

 

Prenez-en soin, ils sont la meilleur part de l'humain.

Celle qui sourit et console, celle qui plante et nourrit.

Celle qui berce les douleurs que parfois ils ne peuvent comprendre.

Mais qui jamais ne lâche. 

 

Ils sont les mains qui restent vides quand notre orgueil imbécile les méprisent.

Plantés face au soleil, ils restent debout quand nos égos nous mettent à genoux.

Ils sont ceux qui se déchirent de nos souffrances.

Ils partagent leur pain, ne gardant que les miettes.

 

Ils sont le sel de la terre.

 

 

 

 

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commentaires

N
J'aime beaucoup. D'autant plus qu'ils représentent une bonne partie de notre société.
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