Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 19:07
.


C'était l'été 92

Et j'avais 28 ans




Un an avant


J'avais presque disparu

A force de me chercher

Là où je ne serai jamais



J'avais laissé ma peau

Et presque mes os



Ce qui restait de neurones

Se débattait encore

Entre les molécules euphorisantes

Et les questions sans fin



Il m'avait fallu

Presque m'anéantir


Laver au sang

Le moindre recoin



Ne plus m'appuyer

Sur cette damnée cervelle


La faire taire




Le réveil avait ressemblé

A une lente remontée



Où la seule pensée

Encore intacte



Me disait de renoncer

D'accepter

De ne plus chercher

D'enfin suivre



Sans questions

Se reposer

Ne plus attendre

Ne plus hurler





Il était arrivé à peu près

A ce moment-là


Avec une candeur

Une force d'enfance

Une envie d'enfin vivre

Qui me laissaient sans voix




Et il me regardait

Oh, il me regardait

Avec ces yeux

Qui auraient dû être à d'autres




Et je me suis laissée embarquer

Dans un voyage

Qui n'était pas le mien


Mais celui d'un gosse

De pas vingt ans



Plus neuf

Et plus abimé

A la fois

Que je ne serai jamais



Cet été-là

Pour la première fois



Il partait en vacances

Il allait camper

Il allait tout découvrir




Mais le terrain était miné

Le guide retors

Et pas franc du collier



A un gamin qui donnait tout

Je ne savais rien offrir

Qui ne fût déjà

Ebréché




Pourtant

Il y eu des instants parfaits




Comme cette virée

A l'inspiration

Qui nous avait amenés

Sur les bords de la Rhoane



La vallée était étroite

Encaissée et verte

Mais verte

D'un vert pas normal


Avec un silence de début du monde

Sans oiseaux

Sans rien

Que l'eau et les rochers




Une fois assise

Au bord de l'eau

Des papillons oranges

Sont venus se poser sur moi



J'en avais sur la main

Et le pied

Et jusqu'au bout du nez





Les vacances se sont mal terminées

Ecourtées par un ami dans la peine

Qui le réclamait à Paris




Quand les photos sont arrivées

Je savais déjà que j'allais partir

Je ne savais ni quand ni comment

A peine pourquoi




D'abord

Je ne me suis pas reconnue

J'étais soufflée

Ce ne pouvait pas être moi



Il m'a fallu du temps

Pour comprendre

Que c'était d'abord

Lui

Qui faisait la différence

D'avec les photos

D'avant



Cette image de moi

Reste ma préférée

La première

Où je me suis acceptée



Je sais que j'ai eu raison

De partir

Plus tard

Quand le moment est venu

De le faire


Je me suis trompée

Encore après

Lui

Je me suis mentie

Beaucoup

Longtemps


Mais il méritait

Cette vérité

Il méritait

De vivre

Sans poids

Supplémentaire

Ce monde

Qu'il désirait tant


Il a fallu qu'il aille très vite

Pour le faire

Son temps n'était pas long



Mais qu'il était vivant ! ...






.

Partager cet article
Repost0
23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 12:00
.





"Tout est dans le "ne rien attendre en retour", et pour l'échange des corps, du coup, ne rien attendre en retour, c'est juste pas possible...! :-) "




Voilà

Ces mots-là

Lus, entendus, devinés dans les pensées

Devant moi


Depuis des années

Ils reviennent

Avec la régularité

Des moustiques au mois de juillet



Dès que je dis

Dès que j'explique

Dès que je raconte


Faut que je justifie

Que je défende

Que j'argumente




J'fatigue parfois




Il y a cent ans

J'aurais été un exemple de convention sociale

Aujourd'hui

Je suis une anomalie à la limite du pathologique



Dans les deux cas


J' me défile

J'suis rien du tout

J'me pose pas en théorie



Les corps des hommes

Je les ai aimés plus que de raison

Je les aime encore chaque jour un peu plus


Et je m'en passe



Comme je me passe de voyager


C'est pas pour ça

Que je n'aimerai pas

Comme tout le monde

Voir

La rosée sur la steppe mongole

Les étoiles au bord d'un lagon

Et les rues grouillantes d'Helsinki en pleine nuit d'été



Mais je n'y vais pas

Pas envie de partir juste pour ça

Pas envie de dépenser du kérosène

Pour mon petit nombril


Quand je suis partie

C'était comme ça

Sans savoir ce qui me poussait

Mais ce n'était jamais

La seule recherche de mon plaisir




Je n'ai pas besoin de n'importe quel corps

Juste pour satisfaire le mien

Si ce n'est que ça

L'autonomie me va très bien



.


Partager cet article
Repost0
22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 16:01
.



Ce titre me trotte dans la tête depuis longtemps

Bien avant que je ne sache qu'il existait déjà

Qu'un auteur l'avait donné à une chanson



"Quand j'aime une fois, j'aime pour toujours"



Et cette fois

Elle peut être brêve

Longue

Ou même juste désirée



"Quand j'aime une fois, j'aime pour toujours"


Les hommes bien sûr


Mais aussi les filles

Les chats

Les livres

Les enfants



J'ai cessé de confondre le désir et l'amour 

Il y a longtemps déjà

Je peux aimer sans désir de chair

Ou plutôt

Soyons justes

Je peux aimer et me passer de l'accomplissement du désir

Comme je peux aimer sans retour



Toujours trouvé curieux de cesser d'aimer

Parce que l'on n'est pas aimé

C'est pas que je veux pas faire comme tout le monde

C'est que je sais pas le faire



Mes plus grands amours

N'ont vraiment pas été

Mes plus grands  amants


Mes plus grandes détresses

N'ont pas toujours été

Mes séparations amoureuses


Il y a des blessures d'amies

Qui me seront toujours à vif

Bien plus profondément



A ce jour

Je me rends compte

Que je suis un extra-terrestre

Même pour celles et ceux qui m'aiment

Bien



J'ai le besoin viscéral d'aimer

Pas celui de conquérir


Je ne choisis jamais mes hommes

La vie me les amènes

Me les reprends


Depuis plusieurs années

Je n'en ai plus dans mon lit


Mais j'en ai dans ma vie

Dans ma tête

Dans mes gestes



Il y a ceux d'avant

Ceux d'aujourd'hui

Aucun ne quitte mon être


Je les porte avec tendresse

Sans eux

Il me manquerait bras et jambes

Coeur et ventre


Il y a ceux qui me sont toujours proches

Ceux qui ne sont plus là

Ceux qui sont loin


Mais jamais je n'ai cessé d'en aimer un


Et tous savent que je les aime

A ma façon

Un peu irrégulière

Un peu iconoclaste


Mes derniers coups de coeur

Me sont inaccessibles

Ils le savent

Et moi de même




Et qu'est-ce que je les aime ces deux-là !



Je leur dois énormement

A leurs corps défendants


Je me suis souvenue

A les regarder vivre

Du plaisir d'aimer



Et qu'est-ce que c'est bon !




Alors, non

Je n'échangerais pas ces rapports étranges

Pour le premier corps qui passe


C'est pas bien compliqué de trouver des corps

Mais ça ne m'amuse plus



"Quand j'aime une fois, c'est pour toujours"



Et ce n'est pas près de changer !








.






















Partager cet article
Repost0
12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 11:38
.




Entendons-nous bien

Je ne leur veux aucun mal

Ils  vieilliront bien un jour



Mais

En attendant

C'est pas ça


Oh

Ils sont ravissants

Bien sûr

La peau est lisse et le poil brillant


Mais

Mais

Ils leur manque ce petit coin d'ombre dans l'oeil

Cette douceur un peu amère dans le sourire

Ce toucher de soie de la peau fragilisée


Et l'extrème prévenance d'un corps qui connait le temps


Cet orgueuil aussi

A rentrer bravement ce petit ventre

A redresser les épaules

Autant que faire ce peut


J'aime les garçons funambules

Au pas d'adolescents

Aux cheveux déjà gris


Redevenant plus timides

Qu'à quinze ans

Oubliant la fatuité

De leurs trente ans


N'ayant plus que leur être à offrir


Sans promesses

Sans illusions

Sans peurs



Qu'est-ce que vous êtes beaux à cinquante ans...





.




Partager cet article
Repost0
4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 05:43
.






Vous vous souvenez d'Oedipe ?

Mais si, voyons !

Ce gars qui passait son temps

A pas aimer la bonne personne

Au bon moment


Personnellement

J'ai bien intégré son complexe

Un peu trop même


Partant du principe que l'Homme Idéal

Ne m'était pas destiné

J'ai toujours trouvé normal

Qu'il ne soit pas à mes côtès



Au fil des années

J'ai aimé des hommes

Pas trop nombreux

Juste ce qu'il faut


Ils m'ont souvent aimée

Autrement

Que je ne le faisais


Et cela ne me dérangeait pas

Je trouvais normal

De ne pas être l'Unique


C'est quand j'étais aimée

Que la situation me semblait incongrue

Limite indécente



Savoir que ces hommes

Existent quelque part

Aimer les aimer

Me suffit



.
Partager cet article
Repost0
1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 06:57
.




Il est des voix aux échos de ventre

Au rire accroché à chaque mot

En lumière scintillante




Il est des voix qui se ressemblent

De fêlures en ampleurs

Même chaleur

Même résonance



Elles me bouleversent bien plus

Qu'aucune silhouette

Aucun visage

Ne le feront jamais



Et pour ma tranquilité mentale

Il me faut veiller

A ne pas en abuser









.




Partager cet article
Repost0
14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 07:45
.




J'ai aimé aimer

Bien plus

Que d'être aimée




Par envie

Par facilité

Par démesure




Je ne crois pas à l'humilité

Simple face d'orgueil





Aimer sans demander



Liberté sans partage

Sans lois

Sans fin


Démence absolue

Du pouvoir d'être









.



Partager cet article
Repost0
25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 06:37
.


Je ne t'écris pas

Pour ne pas te dire

Je ne te dis pas

Pour ne pas savoir



Les mots donneraient forme

A ce qui n'est pas


Ouvriraient la porte d'un monde

Aux ombres familières


Dont je ne sais si je veux

Les revoir s'incarner






.












Partager cet article
Repost0
28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 02:33
.



Pour le petit morceau de peau
Entre la nuque et l'épaule

Pour le creux faible de la taille
Quand le torse s'évase
Sur les hanches rétrecies

Pour les jambes en colonne
Fûts de tendons et chairs noués

Pour le ventre aux tendresses d'oreiller
Aux senteurs de prairies

Merci à vous
Messieurs
D'être
Ce que vous êtes




.
Partager cet article
Repost0
24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 12:11
.




Etre à l'Autre

Qui est à soi

Ne pas être

Où Il n'est pas

N'avoir plus

Qu'un espace

Là où régnaient

Les pluriels.




Cela n'est pas mon lot

Ne l'a jamais été

Pas plus que n'est à moi

La gloire du champion

L'amer de la défaite



Collectionneuse d'instants

D'odeurs, de mots et de silences

Mes Hommes sont mes fragments

Mes morceaux de moi-même

Je les peux tous aimer

Sans jamais les confondre






Aucun ne chasse l'autre

Ils sont frères en mon être

Me construisent et me portent

Passé, présents ou futurs

Amis, frères et amants

Ceux que je désire

Et ceux qui me hantent

Ceux qui me soutiennent


Et ceux qui m'attendent


Il n'y a ni jeu, ni prix, ni médaille

Pas de première place et pas de perdants

En lieu et place

Il y a mes Hommes

Et moi en leur milieu.





.
Partager cet article
Repost0