Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 août 2008 6 16 /08 /août /2008 07:39
.



Je suis morte  pour la première fois à dix-huit ans.


Il y avait bien eu un trou noir vers onze ans mais si léger et si peu décidé que je ne peux le compter au nombre de mes morts.

Si ma mère n’avait pas nommé ma mort, je ne m’en serai pas même aperçue


A vingt cinq ans, j’avais expérimenté à peu près tous les sens de la fuite jusqu’à me retrouver paumée dans les rues de Londres quand le Mur de Berlin est tombé.


Avec lui j’ai senti ma course partir en vrille, tourbillonner  en derviche tourneur jusqu’à l’extase.



Il m’a fallu encore deux ans pour atteindre le fond de mon univers instable.



De là, je n’avais plus vraiment le choix, je creusais pour m’enfouir ou j’apprenais à remarcher comme d’autres apprennent à vivre.

Ou l’inverse, ce n’est pas si tranché, finalement tout est enchaînement de mouvements et d’actes bien plus que de pensées conscientes z’et constructives.



En tout cas, dans mon cas, la rééducation  s’est faite par les gestes et le mimétisme.



La dernière étape, pour l’instant, m’a pris quinze ans environ, j’en sors à peine.



Depuis quelques mois, le temps et la réalité reviennent en force et je ne sais pas si j’ai assez appris pour les affronter.




 

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 17:47

.



Quand j'étais enfant, lors des réunions de famille, je m'asseyais au haut des marches de l'escalier et j'écoutais les voix.

Les jours qui avaient précedés la fête avaient  été exitants et riches d'attente.

Mais le jour venu, je me mettais hors du cercle très vite et me réfugiais à l'étage.

Attendant que l'on s'inquiète de mon absence, qu'une question soit posée à laquelle je n'aurais su répondre.

 

Par la suite, j'ai souvent fréquenté les paliers bien cirés et les hauts d'escaliers bruissant des conversations et des rires assourdis

de ceux qui se savent exister.

 

Pour trouver des réponses à mon malaise, pour savoir d'où il venait, j'ai sacrifié un temps infini, des rencontres importantes d'humains impuissants à m'aider.

J'ai massacré mes études, mis en danger mon équilibre social, bien abimé ma santé.

J'ai découvert pas mal de réponses sans y trouver la paix.

 

Et puis j'ai appris à vivre en admettant ce que j'étais sans plus chercher de réponses, les questions suffisant.

 

Sans doute ne sommes nous pas tous des acteurs de premier plan de nos propres vies, en tout cas je ne le suis pas.

J'aime les coulisses et l'observation, l'archivage et l'analyse, la compréhension et l'empathie.

 

L'une des conséquence de ma place dans le monde est un sens du temps et de la réalité assez...élastique.

 

C'est pourquoi je peux attendre dix ans sans m'en rendre compte puis bousculer tout en quelques semaines.

Ou te regarder vivre jour après jour sans sentir les mois passer.

Téléphoner à mon meilleur ami et entendre sa voix une fois en huit ans.

Disparaitre de la vie de ceux que j'aime sans sentir que mon absence leur pèse.

Ou rester trop longtemps où ma présence dérange.

 

N'être pas dans le temps du monde c'est courir le risque de n'être jamais à sa place.

Mais de ce déséquilibre j'ai fais mon quotidien, je le bricole et ma foi, vaille que vaille, j'arrive à ne pas trop mal vivre avec.

 

Je ne crois pas avoir envie de pousser la porte et de réclamer ma place de l'autre côtè du palier.

 


.

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 15:44
.


Sur le palier du monde
Je me suis assise
Respirant l'ordre des choses
La certitude de ceux
Nés pour être.


Sous les feuilles de l'araucaria
J'ai cherché la place dévolue
Le recoin d'ombre
L'observatoire reclus
De celui qui n'est pas



.

Partager cet article
Repost0
7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 15:32
.


J’inquiète ma famille

Je fais peur aux hommes

Ma parole est impudique

Mon cerveau va trop vite

Mes yeux voient trop loin.

 

Ces quelques affirmations m’ont été faites

lors de ces dernières semaines.

Elles ont toutes été faites par des proches

qui m’aiment sincèrement et me connaissent bien.

Je sais qu’elles sont vraies.

 

Et maintenant, je fais quoi ?

 

Je me promène avec un écriteau :

« Je suis moins dangereuse que je ne le parais » ?

 

Je me cherche un ermitage

Et je regarde passer le monde ?

 

J’assume ma différence

Et je reste seule avec mes névroses ?

 

J’essaie d’être autre

Et je me plante encore une fois ?

 

 

Moi, je voulais juste un dîner tranquille

Et l’écouter parler de lui.

 

J’vous jure, j’voulais rien d’autre…




Partager cet article
Repost0
3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 16:46
.


le temps de l'attente
est le temps du rêve.

Il céde au premier
pas avancé.

Reste le temps du réel.
La peur au ventre
le ventre au bord des lèvres.

Au commencement
de l'histoire
est le temps de l'angoisse.
 


.
Partager cet article
Repost0